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Les syndicats posent leurs conditions sur les négociations salariales

Publié le par cfdtcg42.over-blog.com

Après la polémique sur le gel des avancements des fonctionnaires, les organisations syndicales réclament une mise au point écrite du Premier ministre. Dans cette attente, ils suspendent leur participation aux discussions préparatoires à la négociation sur les carrières et les rémunérations.

Alors qu'elle doit démarrer en mai prochain des négociations avec les syndicats sur "les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations dans la fonction publique" (lire notre article du 10 décembre 2013), Marylise Lebranchu se serait bien passée des déclarations, faites ou attribuées à des personnalités de la majorité, sur le gel automatique de l'avancement des fonctionnaires.
Le gouvernement étudie-t-il cette piste qui permettrait à l'Etat d'économiser jusqu'à 1,2 milliard d'euros par an ? Dès le déclenchement de la polémique, le gouvernement a joué la carte de l'apaisement. Le 13 février, sur l'antenne d'Europe 1, le Premier ministre est lui-même monté au créneau. "Ce n'est pas vrai ! Pourquoi annoncer des fausses nouvelles. On n'est pas dans le concours Lépine des économies", a-t-il insisté. En concluant : "Je ne suis pas favorable à la baisse du pouvoir d'achat des fonctionnaires".
Hasard de calendrier, Jean-Marc Ayrault s'est exprimé quelques heures avant la tenue, le même jour, d'une réunion préparatoire aux négociations sur les carrières des fonctionnaires. Autour de la table de cette réunion : la ministre en charge de la Fonction publique et les représentants des organisations syndicales (CFDT, CFTC, CGC, CGT, FAFPT, FSU, Solidaires, Unsa et FO). Marylise Lebranchu a été la première à prendre la parole pour poursuivre l'opération de déminage avec, donc, une volonté évidente de rassurer. Mais elle ne serait pas parvenue à ses fins. Les responsables syndicaux ont demandé une suspension de séance.
"Cette demande n'avait pas été prévue de la part des organisations syndicales, décrypte Eric Dorn, secrétaire fédéral de la CGT des services publics. Nous avons réagi à chaud, parce que la réponse de la ministre, en étant floue, a validé une inquiétude." Et le responsable syndical d'ajouter : "En ce qui nous concerne, à la CGT, nous nous sentons poussés par notre base, à taper un peu du poing sur la table." Impatients, les agents publics veulent obtenir rapidement une amélioration concrète de leurs rémunérations, alors que le gouvernement a programmé de longues discussions, précise le syndicaliste.
La ministre dit "comprendre"

Sans difficulté, les responsables syndicaux sont tombés d'accord pour réclamer au Premier ministre une mise au point écrite. Leur souhait : que, dans un courrier, Jean-Marc Ayrault affirme sans ambiguïté "que le gouvernement n’envisage pas le gel des avancements et des primes des agents de la fonction publique". Ils font de ce courrier la condition de la reprise des discussions avec le gouvernement. Ils disent, par ailleurs, "demander" l'ouverture de négociations, car ils en acceptent le principe. La ministre a clos la réunion, sans que les questions inscrites à l'ordre du jour, relatives au calendrier et aux thèmes de la négociation, n'aient pu être abordées. "Tout cela s'est fait dans le calme", précise Eric Dorn.
La ministre en charge de la Fonction publique "se réjouit que les organisations syndicales soient disponibles pour entrer dans la négociation". Par ailleurs, selon son entourage, "elle comprend leur volonté de clarification dans un contexte marqué par des déclarations contradictoires". Le dossier est à présent "entre les mains de Matignon", précise encore le ministère.
"Nous avons bon espoir d'avoir une réponse favorable", confie Guy Barbier, secrétaire général de l'Unsa-Fonction publique, ajoutant : "Personne n'a à gagner à voir s'ouvrir un conflit qui entraînerait une rupture des négociations."

Thomas Beurey / Projets publics

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