Retraites: un mépris qui coûte cher

"POUR DIRE NON À L’INJUSTICE, NON AU PAIEMENT PAR LES PLUS PETITS DES POTS CASSÉS PAR LES RICHES

Malgré la sortie de l’artillerie lourde mettant au pas Sénateurs et Députés, malgré les réquisitions hors la loi, malgré les provocations envers les jeunes et les étudiants, malgré la création d’un service après-vente par de zélés députés avant même la promulgation de cette loi injuste, la mobilisation reste très forte.
Ce passage en force ne décourage pas les Français, qui continuent de manifester leur opposition aux dispositifs que l’on veut leur infliger. Les sondages le prouvent, mais aussi l’ampleur des actions et des manifestations qui continuent à travers tout le pays.
Ceux qui comptaient sur l’essoufflement des salariés et prévoyaient un délitement de l’intersyndicale en sont pour leurs frais. C’est le contraire qui s’est produit, puisqu’une vague de fond est en train de secouer toutes les couches d’âge de la société.
Non, le dossier n’est pas bouclé ! La CFDT et l’intersyndicale sont déterminées à faire entendre les voix des laissés-pour-compte, qui sont les plus nombreux.

Le gouvernement a montré sur ce dossier d’une part son incapacité à dialoguer, et d’autre part ses véritables intentions pour nos retraites futures.
Sur ce deuxième point, il est évident que la petite musique de la retraite par capitalisation, que l’on entendait en 2003, n’est que provisoirement mise en sourdine.
Si elle est promulguée, la loi votée par nos parlementaires actera à terme une baisse drastique des pensions. De quoi offrir alors dans quelques années une formidable caisse de résonance aux assureurs et autres fonds privés qui n’attendent qu’une chose : s’accaparer les sommes colossales des caisses de retraite qui ne passent pas dans leur coffres forts.

Mais c’est aussi contre de nouvelles injustices que les Français se révoltent. _ Des injustices qui sont le produit direct de LEUR CRISE, celle des nantis, celle des « subprimes » et de la bulle immobilière, celle qui provoque chômage et appauvrissement du plus grand nombre pour l’augmentation des richesses de quelques uns.
La CFDT continue de demander la fin du bouclier fiscal et de la défiscalisation des heures supplémentaires, comme elle l’a fait depuis leur instauration. Nous sommes convaincus qu’il ne pourra en être autrement. Il n’y a qu’à lire les rapports et analyses qui sortent de tous côtés et dénoncent l’inefficacité, quand ce n’est pas le danger ou l’imbécilité, de ces mesures.

C’est donc l’entêtement présidentiel qui coûte très cher aux Français, à nous tous, jeunes, étudiants chômeurs, retraités ou salariés. Ce ne sont pas les grèves qui pénalisent le pays mais le refus catégorique d’examiner quelque mesure syndicale que ce soit.

L’aveu d’impuissance de cette réforme est inscrit dans le corps même de la loi que Nicolas Sarkozy pourrait promulguer. En effet, un amendement instaure le principe d’une réflexion sur « une réforme systémique ». Cette réflexion portera notamment sur « une plus grande équité » des régimes de retraites, sur les « conditions de mise en place d’un régime universel par points », et sur « les moyens de faciliter le libre choix du moment des conditions de leur cessation d’activité ». _ Prévoir d’ores et déjà une autre réforme pour instaurer plus d’équité... Cela en dit long sur cette réforme que Nicolas Sarkozy veut emblématique de son quinquennat.
Cela confirme aussi que le projet n’est pas pérenne et qu’il faudra tout rediscuter. Alors pourquoi cette obstination ? Peut-être pour une simple raison de campagne présidentielle à venir... chacun appréciera le moment venu.""

Sources: http://www.cfdt-interco-26-07.fr/spip.php?article189