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Discrimination plus présente

Publié le par cfdtcg42.over-blog.com

La dernière version du baromètre sur la perception des discriminations au travail, présentée lundi 3 février 2014 par le Défenseur des droits et l'Organisation internationale du travail, fait froid dans le dos. Les agents de la fonction publique sont de plus en plus nombreux à se déclarer victimes de discriminations. Et celles venant de collègues ou d'usagers sont en hausse.
Avec 31 % de répondants qui affirment avoir été victimes d’une discrimination dans le cadre de leur travail, le secteur public passe devant le privé, où 29 % des personnes interrogées font ce constat. Les agents publics n’étaient « que » 22 % dans ce cas en 2009.

Signe de la crise économique et du durcissement des relations sociales ? Les salariés du privé, « peut-être encore plus fragilisés, pensent dans le même temps que la fonction publique est plus épargnée par les discriminations » (32 %, + 12 points par rapport à 2009), souligne Maryvonne Lyazid, adjointe du Défenseur des droits.

Apparence physique en 2è position - Certains éléments en revanche ne changent pas. Les discriminations liées au genre arrivent toujours en tête des réponses (29 %).
Mais le deuxième facteur de discriminations cité est nouveau : il s’agit de l’apparence physique (22 % des réponses dans le public). Puis viennent la grossesse et la maternité (19 %), l’origine ethnique (16 %) et le jeune âge (15 %).

Les jeunes, une cible particulièrement exposée - Dans le baromètre 2014, un focus sur les jeunes montre que ce public cite comme premier critère discriminant son âge (43 %, contre 4 % chez les 35 ans et plus). Les personnes interrogées se déclarent aussi témoins d’un nombre élevé de discriminations à l’égard des jeunes, notamment lors de leur embauche.

Les difficultés vécues par les jeunes ne s’arrêtent pas là. Les attentes des employeurs en termes d’expérience pour occuper un emploi constituent la première difficulté soulevée par les agents publics (42 %, contre 32 % pour les salariés du privé).
Et 35 % des répondants du public ont déjà été témoins de la situation suivante : un recours abusif à de jeunes stagiaires pour effectuer des tâches normalement confiées aux agents de l’administration. 43 % des agents publics affirment en outre avoir été témoins du recrutement d’un jeune sur un emploi inférieur à ses compétences…

Multiplication des formes de discriminations - Les cas dans lesquels les personnes interrogées se retrouvent discriminées sont également lourds d’enseignements. On observe « une multiplication des formes de discriminations », souligne Jérôme Fourquet, de l’Ifop, qui a réalisé le baromètre. Ainsi, si la plupart des situations discriminantes ont lieu dans le cadre de relations hiérarchiques ou avec l’administration, les réponses montrent un accroissement des problèmes entre collègues (le nombre de réponses est passé de 22 % l’an dernier à 34 %), et avec les usagers (9 % à 17 % de réponses cette année).

Enfin, face à ces difficultés, les moyens existants ne sont pas utilisés. 37 % des agents publics concernés n’ont pas agi. « Le secteur de l’emploi est le secteur où les saisines du Défenseur des droits sont les plus importantes (50 %) mais aussi les plus stables (54 % du privé et 46 % du public) », souligne Maryvonne Lyazid. Des données qui laissent penser que la lutte contre les discriminations a encore de beaux jours devant elle…

La Gazette des Communes

L’enquête, réalisée pour le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT) pour la septième année consécutive, montre que 31% des agents de la fonction publique et 29% des salariés du privé rapportent avoir été victimes. L’an dernier, ils étaient respectivement 29% et 30% et en 2012 26% et 28%.

Seul un actif sur deux n’a par ailleurs jamais été témoin de discrimination au travail (51% dans le public, 56% dans le privé).
Pour environ huit actifs sur dix (78% dans le public, 82% dans le privé), le contexte de crise économique et de chômage est un facteur susceptible de favoriser les discriminations.

Le genre, la grossesse, la maternité

Les principaux critères de discrimination cités par les victimes sont liés au genre (29% dans le public, 31% dans le privé) et à la grossesse et à la maternité (19% et 20%), les femmes étant donc naturellement plus touchées. Les salariés du privé citent aussi l’origine ethnique (27%) ou la nationalité (19%) tandis que ceux du public mettent en avant l’apparence physique (22%). Le plus souvent, l’auteur désigné est le supérieur direct (cité par 48% des victimes) ou la direction (35% dans le public et 46% dans le privé), puis des collègues de travail (34% et 33%).

Relevant que les discriminations sont « toujours aussi fréquentes », les auteurs de l’étude soulignent la « relative absence de réaction des victimes ».
Près de quatre sur dix disent ainsi n’avoir pas réagi (37% dans le public et 40% dans le privé). Dans la très grande majorité des cas (75% dans le public et 65% dans le privé) par résignation et pour 29% des salariés du privé par peur de représailles. Les auteurs de l’étude y voient la nécessité de lutter contre les discriminations, un combat plébiscité par plus de 98% des actifs.

Age, handicap et origine

Dix-neuf critères de discrimination sont prohibés par la loi dont l’âge, l’apparence physique, l’orientation sexuelle, le handicap ou encore l’origine. Le Défenseur des droits a pour mission de lutter contre ces discriminations et peut être saisi directement et gratuitement par toute personne qui s’estime victime. L’enquête a été réalisée par téléphone du 25 novembre au 12 décembre auprès d’échantillons représentatifs de 501 salariés du privé et de 500 agents de la fonction publique, selon la méthode des quotas.

La Lettre du Cadre

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